Synopsis
Ses trois enfants sont enlevés dans la nuit. Elle se rend dans cet espace pour les retrouver. De là, personne ne sort vivant. Elle est prête à emporter le dernier souffle de ses enfants mais les bourreaux qu’elle rencontre détruisent cet ultime espoir. Tout se déroule dans ce lieu. Elle se trouve à nouveau face à ses tortionnaires qui l’ont violée pendant 23 jours avant de tuer son mari il y a 19 ans. Prête à faire tomber leurs masques, elle ressasse des souvenirs, leurs souvenirs, jusqu’à toucher cette plaie : « c’est peut-être le fruit de ton viol, n’ordonne pas que les chiens mangent ton fils ».
Note d’intention
Sang Brides est un mémorial qui rend hommage à tous ceux qui ont vu décimer leur famille toute entière sous les différents systèmes d’oppression que connut l’humanité. La liberté d’expression sans brides n’a pas eu sa place sous ces régimes. Au contraire les oppresseurs ont tissé des brides faites de sang.
Dans ce travail, nous voulons porter l’accent sur des univers qui dans leur symbolisme et représentation sociale paraissent dissemblables mais qui se tiennent la main : l’Eglise et l’armée. Nous ne sommes pas partis de l’idée de les présenter et de les comparer.
Nous avons créé un espace dans lequel se situent les deux en même temps : une caserne à l’intérieur d’une église. Bien des raisons justifient ce choix. Là où on n’envoie pas l’armée, on envoie la religion. Résultat : destruction, déshumanisation, colonisation et mis en esclavage de tout un peuple. A partir du concordat de 1860, quand les rapports des deux sphères d’influence ont été réglés par un accord diplomatique, l’église s’est imposée comme instance légitimatrice du pouvoir de l’Etat, qui lui sert alors de bras séculier. C’est pourquoi la caserne, espace de torture, de viol, de massacre, symbole d’oppression par le pouvoir, est placée dans une église.
Toute la difficulté de la mise en scène réside dans la nécessité de poser des univers opposés dans leurs représentations et de dissoudre ces strictes oppositions.