Liminasyon : un album qui captive, transperce et sensibilise

Traiter des problématiques d’ordre mondial (droits humains, genre, harcèlement sexuel, viol, inceste…) en les plaçant dans la réalité culturelle haïtienne, c’est ce qui constitue l’essence de « Liminasyon ». Ce n’est donc pas au hasard que l’équipe dirigée par la comédienne Ketsia Vaïnadine Alphonse et le comédien Miracson Saint-Val a fait choix du vèvè Milokan jeté sur une maquette en or d’une peinture de Leonard de Vinci pour illustrer l’album. Ce projet, de la conception jusqu’à sa naissance, a été pensé dans les moindres détails. C’est le fruit d’un travail minutieux. Une simple écoute suffit à le prouver, avant même d’avoir écouté les explications de son directeur artistique, Miracson Saint-Val.

« Pour nous, un concept pareil se révèle très intéressant. Il offre une vision perfectionniste de l’individu. Il traduit une dimension idéale de l’être humain, mais dans une perspective très culturelle et liée à sa propre tradition. Ce qui donne donc la possibilité de comprendre comment l’individu peut arriver à s’explorer en se basant sur ses propres référents culturels. De fait, cette maquette d’or placée en dessous charrie toute la grandeur du vodou en tant que mode de vie. A notre avis, c’est un mélange éclectique qui fait sens au travail que l’on propose », explique-t-il.

Avec le vodou comme toile de fond de ce travail, « Liminasyon » n’est toutefois pas réalisé dans une perspective d’initiation ni destiné à un public exclusivement vodouisant. « C’est un titre qui traduit le lien entre l’être humain et ses ancêtres, ses loas, ses parents, qui ne sont désormais plus de ce monde. C’est une possibilité de pouvoir communiquer avec eux. Ce terme emprunté au vodou se réfère à l’ancestralisation dans la langue française ainsi qu’à une occasion de pouvoir adresser certains problèmes. ‘’Liminasyon’’ représente une prière. Une prière adressée pour nos problèmes actuels tels que : la banalisation de la vie, le viol quotidien des femmes, l’injustice, les assassinats, les actes de kidnapping, entre autres », indique-t-il, tout en précisant que « Liminasyon » va au-delà d’un simple album. C’est un projet à double phase : la recherche et la création, visant à dédiaboliser le vodou et déconstruire cette vision « élitiste » des droits humains.

Source: Liminasyon un album qui captive, transperce et sensibilise, Sindy Ducrepin, Le Nouvelliste

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