Perspective | Liminasyon, un projet de vie

Un son. Une vibration, telle un envoutement. Voix de guitare qui porte en décadence l’arrivée d’un cri. Un mélange d’énergies. Une alliance bienveillante de musicalités et de symphonies psalmodiant une incantation ; celle de Legba. Ce passage, une exhortation où chaque mot est élu. Chacune des paroles est porteuse d’accomplissement et témoigne d’un acte de délivrance.

Cette illustration n’est pas uniquement un choix idoine vis-à-vis d’une quelconque accoutumance cérémonielle des activités de vodou. Elle se veut de plus, pour Liminasyon, de rendre grâce aux loas par l’entremise de Legba (Papa Legba). Et comme pour se rappeler que depuis Dahomey, Legba joue un rôle d’interprète au regard des loas. Sans lui, les esprits ne se communiquent pas.  Parce que sans son agrément, les serviteurs, eux aussi, sont incapables d’invoquer, de contenir et convertir leurs demandes aux divinités spécifiquement désirées.

De ce point de départ énigmatique, Liminasyon est aussi dangereusement un espace transitionnel des liens mystérieux et vénérables. Un espace de transmission, de fécondation et de création artistique. Si dans le rite petro, Legba assure la protection et est maître des grands chemins (Kafou), lieu sacré où il reçoit des offrandes et des louanges ; ce projet quant à lui porte, avec force d’intrépidité, la responsabilité gardienne des valeurs sociales, des droits sacrés des humains et des libertés individuelles. Sans ménager une fragrance d’éclectisme, c’est d’abord mais surtout un lieu de tendresse encryptée d’une fidélité à l’optimisme, à la force de vaincre et de lutter malgré les turpitudes de la vie.  Loin cette volonté de se complaire dans un silence mortel ou de rester cloitrer dans un passé victimaire, Liminasyon fait le procès de l’espoir et cette possibilité ou la nécessité de rester invincible ou invaincu comme le poète anglais William Ernest Henley (1849-1903)…

Source: Liminasyon un projet de vie, Carlo Germain, Ayibopost

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